Description
Added on the 16/12/2024 11:53:40 - Copyright : Numerama
Dès le premier épisode de sa saison 7, Black Mirror a frappé très fort avec une histoire coup de poing, autour d’un couple confronté à la maladie. Mike décide alors de sauver la vie d’Amanda en acceptant un programme révolutionnaire : Rivermind, capable de remplacer des tumeurs au cerveau par du tissu synthétique, pour permettre aux patients de retrouver une existence normale. Une technologie bénéfique au premier abord, qui prend un tournant glaçant lorsqu’un système d’abonnement demande de plus en plus d’énergie et d’argent à Mike et Amanda… Pourtant, un tel dispositif est loin de la réalité pour Valentin Wyart : « On n’a pas du tout les technologies nécessaires aujourd’hui pour prendre l’empreinte d’une région du cerveau. Cela représente énormément de neurones et de connexions synaptiques. » Si des implants cérébraux existent déjà, ils restent beaucoup plus simples que les dispositifs évoqués dans l’épisode 1, et notamment les publicités déclamées par Amanda : « Des entreprises comme Neuralink, dirigée par Elon Musk, font des recherches au niveau du cortex moteur. Si on le stimule, on peut théoriquement produire des mouvements chez vous, chez moi ou chez un animal qu’on aurait implanté. Mais cela donnerait l’impression d’être contrôlé par une entité extérieure. Et on pourrait peut-être faire bouger une souris dans une direction particulière, mais c’est bien le maximum qu’on pourrait faire. Il faut bien comprendre qu’une technologie qui fonctionne déjà à un niveau très simple ne pourrait pas nécessairement être améliorée dans le futur. » Valentin Wyart est donc clair sur les dispositifs mis en place dans Des gens ordinaires : « Cette technologie, je pense, n’existera jamais. Et heureusement ». Vous pouvez dormir tranquilles.
Les cellules souches pourraient devenir les concurrents directs de Nvidia. Cortical Labs, une startup australienne d’intelligence artificielle, a entraîné des cellules cérébrales humaines sur une puce informatique pour jouer au jeu vidéo Pong, une simulation rudimentaire de tennis. Ces cellules ont réussi à apprendre à jouer en cinq minutes, grâce à leurs communications électriques. « Ces neurones ont leur propre réactivité électrique interne. Si vous leur donnez les bonnes informations, vous pouvez façonner leur comportement, de sorte qu’ils ne déclenchent pas d’activité électrique aléatoire, mais qu’ils soient capables de bouger de manière dictée », le tout, avec moins de données et « beaucoup moins d’énergie que les systèmes d’intelligence artificielle » assure Hon Wen Chong, le PDG de Cortical Labs, dans un entretien accordé à Numerama. Cette prouesse, la jeune firme l’a réalisée en 2022, alors qu’elle n’avait que 3 ans. De quoi mettre sur le devant de la scène un nouveau champ de recherches : l’intelligence organoïque, une révolution. Formalisée en 2023 par une équipe internationale conduite par des chercheurs de l’Université Johns-Hopkins, aux États-Unis, l’intelligence organoïque se fixe comme objectif de « remplacer les transistors qui composent nos processeurs digitaux par des organoïdes cérébraux » explique le docteur Fred Jordan à Numerama, cofondateur de FinalSpark, autre startup pionnière du domaine basée en Suisse. « Les organoïdes sont des petites boules de cellules souches qui miment les fonctions de certains organes comme le cerveau ou le cœur » précise Frank Yates, enseignant-chercheur à l’école SupBiotech. Si les organoïdes utilisés dans la recherche ne sont pas de mini-cerveaux, ils sont faits des mêmes neurones, ont des capacités d’apprentissage similaires et une faible consommation énergétique. « Pour réfléchir, le cerveau a besoin de 20 watts. Si l’on veut faire une simulation digitale d’un cerveau, on a besoin d’une consommation énergétique 1 million de fois plus importante », souligne Fred Jordan, qui imagine développer des centres de cloud computing dignes de ceux d’Amazon Web Services, mais uniquement à partir de tissus nerveux, et ce, d’ici une dizaine d’années. L’autre intérêt de l’intelligence organoïque est sa capacité d’apprentissage. C’est tout l’enjeu du travail de recherche de la directrice du laboratoire de mathématiques J-A Dieudonné de l’Université Côte d’Azur, Patricia Reynaud Boulet, que d’analyser les capacités d’apprentissage de ces organoïdes. « Les organoïdes ne sont pas des cerveaux, loin de là. Ce ne sont que quelques milliers de neurones, quand le cerveau humain en a des dizaines de milliards. C’est quelque chose de tellement petit et basique que cela reste très bête. Je pense que là où les réseaux de neurones biologiques peuvent avoir un avantage sur les réseaux de neurones artificiels, c’est pour certaines tâches très spécifiques comme l’apprentissage ou la classification d’informations », nous dit-elle. Pour autant, entreprises et chercheurs sont-ils vraiment loin d’avoir réussi à développer un ordinateur fondé sur des neurones, voire une intelligence autonome, capable de penser et de ressentir des émotions ? Vers des machines empathiques : la quête d’une intelligence authentique Cela reste le dessein d’entrepreneurs comme Hon Weng Chong, qui voit dans l’intelligence organoïque, la possibilité à terme, de créer une intelligence artificielle générale, c’est-à-dire susceptible d’apprendre pratiquement n’importe quelle tâche propre aux humains ou autres animaux. Un point de vue partagé par Claude Touzet, derrière la théorie de la robotique développementale : selon ce spécialiste des sciences cognitives, l’intelligence artificielle passera nécessairement par la création de robots capables de toucher, d’entendre et d’interagir avec le monde. En attendant la création d’un humanoïde conscient, Cortical Labs a présenté son premier bio-ordinateur au plus grand salon de l’industrie de la téléphonie mobile, le Mobile World Congress, le 3 mars 2025, en Espagne. Il sera possible d’y écrire du code informatique en langage Python pour obtenir des informations sur l’activité électrique des neurones cérébraux, mais également de programmer cette activité selon les besoins des expérimentateurs. Les considérations éthiques se multiplient autour de ce champ de recherche qui n’en est qu’à ses balbutiements, mais Frank Yates se veut rassurant : « on ne fait pas de recherche en biologie sans se poser en permanence des questions éthiques », souligne l’enseignant-chercheur qui rappelle que « dès qu’on travaille sur des cellules humaines, il faut obtenir le consentement du patient qui donne ses cellules. Il ne donne pas son consentement ad vitam aeternam mais pour une utilisation donnée, et selon les droits nationaux, dans certains pays, dont la France, le patient a le droit de se rétracter ».
C’est complètement dingue. J'ai trouvé une entreprise qui s'appelle Cortical Labs. En fait, ce qu'elle fait, c'est qu'elle extrait des neurones du cerveau humain, du sang humain. Elle va les mettre à l'intérieur d'une machine. Alors en dessous, il y a un vrai ordinateur quand même. Mais l'idée, c'est qu'on a pour la première fois la possibilité d'exploiter des neurones pour faire passer des informations. Alors à quoi ça sert ? Eh bien, c'est une sorte d'ordinateur qui utilise le cerveau humain. En fait, ce que nous dit Cortical Labs, c’est que le cerveau humain est très certainement l'ordinateur le plus avancé au monde. Ce n'est pas les seuls à le dire d'ailleurs. Le cerveau humain peut gérer des langues, faire des maths, il peut faire plein de choses. Donc en fait, au lieu d'utiliser des processeurs, ils veulent utiliser les neurones et les entraîner avec de l'intelligence artificielle, avec différents processus informatiques pour en faire un vrai ordinateur. L'idée, c'est que des chercheurs, des médecins pourraient utiliser cette plateforme pour, par exemple, récupérer les neurones de quelqu'un de malade et réussir à comprendre comment corriger un défaut, comment corriger un problème. Il y a aussi la possibilité pour les chercheurs d'avoir accès à une plateforme dans le cloud s'ils n'ont pas eux-mêmes la machine pour travailler sur des neurones grâce aux ordinateurs fabriqués par cette entreprise. Plus généralement, ça marque une des premières fois qu'une entreprise utilise des tissus biologiques pour générer un ordinateur. Alors, est-ce que c'est le futur de l'ordinateur ? Je n'en suis pas sûre. Il y a pas mal d'essais médicaux qui sont publiés ici et qui montrent qu'il y a vraiment un intérêt possible. Ce sera surtout pour la médecine et pour faire avancer la recherche que ces neurones stimulés ont du sens. Mais dans l'immédiat, l'intelligence artificielle risque de continuer à passer par des méga serveurs.
Vous sortez d’un repas copieux et entamez une réunion, là un premier collègue se met à bâiller, puis un deuxième et finalement c’est votre tour. De nombreuses explications biologiques ont été avancées, mais quel est le consensus scientifique ? Le bâillement est un phénomène universel, observé chez de nombreuses espèces vertébrées, que ce soit chez le loup ou le perroquet, et bien sûr les humains, et ce, dès le plus jeune âge. Mais pourquoi avons-nous tendance à bâiller en voyant quelqu’un d’autre le faire ? Si le bâillement est présent chez autant d’espèces depuis aussi longtemps, c’est qu’il semble constituer un mécanisme nécessaire à la survie. Mais à quoi sert-il réellement ? Oxygénation du cerveau, régulation de la température corporelle, ou encore signal social, les hypothèses ne manquent pas, aussi bien parmi le grand public que dans la communauté scientifique. Vidéo basée sur l’article « Pourquoi a-t-on envie de bâiller lorsque l’on voit quelqu’un bâiller ? » par Astrid Thébault Guiochon, ingénieure d’étude à l’Université Lumière Lyon 2, et publié chez notre partenaire The Conversation France. @theconversationfrance https://theconversation.com/pourquoi-a-t-on-envie-de-bailler-lorsque-lon-voit-quelquun-bailler-239646
Presque 4 mois après l'implantation de la première puce de Neuralink dans un cerveau humain, les premiers dysfonctionnements arrivent.. Certains fils d’électrodes branchés au cerveau de Noland Arbaugh se sont détachés. On ignore combien de ces fils se sont détachés et pourquoi.