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Added on the 23/05/2017 14:32:17 - Copyright : Le Républicain Lorrain
L’avocate de Francis Heaulme, qui a demandé ce matin l’acquittement de son client à l’ouverture des débats, rappelle ce que son client répète dans ce dossier : « Montigny, ce n’est pas moi ». Interview et images : Alain MORVAN.
Après trois semaines de débats, les jurés de la cour d'assises de la Moselle sont en train de délibérer sur la culpabilité de Francis Heaulme dans le double meurtre de Montigny-lès-Metz. En milieu de matinée, l'avocat général Jean-Marie Beney a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre un routard du crime messin déjà condamné sept fois pour neuf meurtres. "Francis Heaulme vous dit, Montigny, c'est pas moi. Par votre juste verdict, vous lui direz: Cyril et Alexandre, c'est vous". Les quatre avocats de la défense ont tenté de brouiller les cartes pendant plusieurs heures jusqu'en milieu d'après-midi, avec un seul objectif: faire entrer le doute dans la tête des jurés. "Si l'on en est réduit depuis trente ans à chercher dans le regard de l'accusé ou les probabilités, c'est qu'on a rien rien", a insisté Me Liliane Glock. Me Stéphane Giuranna s'est coltiné toutes les zones grises du dossier, des jets de cailloux aux témoignages des co-détenus en passant par la signature criminelle de Heaulme: "Dans ce dossier, la justice doit se faire toute petite. Elle porte le bonnet d'âne de la République". Images et reportage: Alain MORVAN.
L’ex-gendarme Jean-François Abgrall, qui a déposé devant la cour d’assises de Metz mardi, nous a accordé un entretien où il raconte la traque de Francis Heaulme, de Brest à Montigny-lès-Metz. L’enquêteur breton était encore là aujourd’hui. Dans les rangs du public cette fois, pour écouter l’analyse de Francis Hans, l’ex-patron de la SR de Metz, qui a établi la quasi-signature criminelle de Francis Heaulme dans le double meurtre de Montigny-lès-Metz et participé à la révision de la condamnation de Patrick Dils, entre 2000 et 2002. « Francis Heaulme, c’est une extrême violence, une frustration sexuelle ; il choisit des espaces ouverts, il explique les faits comme un rêve et c’est toujours un autre qui est l’auteur, pas lui. A chaque fois, la victime est une mauvaise personne selon lui. Il a une raison de la tuer » , résume Jean-François Abgrall. Images et reportage : Alain MORVAN.
Au huitième jour du procès du double meurtre de Montigny-lès-Metz, il a (enfin) été question de Francis Heaulme. Un témoin, qui se trouvait à proximité du talus de la rue Vénizelos ce 28 septembre 1986 et avait 9 ans à l'époque, se souvient avoir vu le serial-killer, juste après qu'il ait croisé trois enfants jouant dans le quartier. Il est tellement impressionné qu'il a dormi la nuit suivante avec un couteau sous son oreiller. "Oui, c'est mon sentiment. C'était bien Francis Heaulme", a-t-il redit à la barre. Avec l'audition des deux magistrats, le procureur Guitton et le juge Monfort, qui ont estimé au milieu des années 2000 qu'il n'existait pas de charges suffisantes contre Francis Heaulme, c'est encore une fois la justice, ses lenteurs et ses erreurs, qui ont été passées sur le grill, pendant plusieurs heures. Images et reportage : Alain MORVAN.
Ex-directeur d'enquête de la PJ de Metz qui a piloté les investigations dès le jour des faits en 1986, Bernard Varlet témoigne en ce moment devant la cour d'assises de la Moselle, au septième jour du procès de Francis Heaulme dans le double meurtre de Montigny-lès-Metz. Dans l'interview exceptionnelle qu'il nous accordé il estime toujours que Patrick Dils, pourtant innocenté définitivement en 2002, est bien le coupable. "Heaulme? Oui, c'est un coupable possible. Mais Montigny, ce n'est pas lui". L'ex-policier, très attendu lors de cette journée consacrée à l'enquête initiale (policiers, légistes...), revient aussi sur ses méthodes, sa façon d'obtenir les aveux et s'accroche à sa conviction: il a résolu l'affaire de Montigny-lès-Metz, il y a trente ans. Images et reportage: Alain MORVAN.